Je rapatrie ici la chronique de Jean-Pierre Sabouret dans Best de Décembre 1995. Bien sûr, je l'enlèverai si son auteur y met son véto.
Merci.
"Derrière ce nom presque anodin se cachent deux frangins dont on attendait, depuis près de vingt ans, une collaboration aussi intime. Dans cet album "de famille", Neil et Tim partagent tout : les compos, le chant, les instruments. La production lêchée de Split Enz, Crowded House ou des albums solo de Tim cède ici sa place à une atmosphère très "home sweet home". On entendrait presque le feu crépiter ou les ronronnements du chat. C'est tout ce qu'il manquait aux deux frérots : un cachet plus authentique capable de faire éclater au grand jour leur immense talent de songwriter. Un talent proche, très proche de celui de Lennon & McCartney, ce qu'ils n'ont jamais cherché à nier. A Plus d'un titre, cet album évoque le premier Plastic Ono Band de John ou, mieux encore, le champêtre McCartney sorti à la même époque. Même dépouillement dans les instruments, sans pour autant faire l'impasse sur certains arrangements ou traitements sonores, et même souci de ne pas enregistrer une chanson qui ressemblerait à la précédente. Pour mieux situer les frères Finn, disons qu'ils constituent, ni plus ni moins, que l'excellent chaînon manquant entre les deux piliers des Beatles. Les mélodies finement ciselées, dont ils ont le secret depuis une bonne quinzaine d'années, sont ici restituées avec une sincérité et une candeur qui les rend totalement incomparables. Bref, ce n'est pas le moment de faire la "Finn bouche" (houlà), ce genre d'album vous fera passer plus d'un hiver dans une ambiance calme et feutrée."