LE DOUBLE JEU DE BRIGHT EYES

BRIGHT EYES - Digital Ash In A Digital Urn

Bright Eyes débarque en France. Fort de son succès récent rencontré de l'autre côté de l'Atlantique, ce groupe américain s'attaque à l'Europe avec la sortie simultanée de deux albums très différents. L'un est acoustique et s'intitule I'M AWAKE IT'S MORNING avec mention particulière pour le single 'Lua' n°1 aux States. L'autre s'appelle DIGITAL ASH IN A DIGITAL URN est plus travaillé avec des claviers, des boîtes à rythme et même quelques samples. C'est sur ce dernier que je me suis jeté à la faveur de plusieurs titres en écoute sur le site officiel de Bright Eyes. Autant avouer que l'atterrissage fut difficile. Cet album est très complexe. Il s'ouvre sur un morceau Time Code tout droit sorti de nos rêves. Jolie entrée en matière avec comme réveil le futur hit 'Gold Mine Gutted' imparable et véritable joyau power-pop. L'album se poursuit avec l'agréable Arc Of Time qui rappelle le style d'Ed Harcourt remixé à l'occasion par Zero7. C'est à partir du 4ème morceau 'Down In a Rabbit Hole' que les choses se compliquent avec ce côté obscur qui nous pousse à rebrousser chemin. Pourtant, il faut tenir bon. Au bout de plusieurs écoutes, l'horizon s'éclaircit et ce morceau est l'une des perles de l'album avec sa dérive instrumentale finale et ses synthés à l'affût du moindre faux pas. C'est le moment-clé de Digital. Soit on abandonne, soit on continue. A vrai dire, vous auriez tort de ne pas écouter Take It Easy (n°2 aux States). Ici, enfin, on découvre le talent d'écriture de Conor Oberst capable de racontrer une histoire en 3 ou 4 minutes à la façon d'un Springsteen. On évoque aussi Robert Smith pour ce timbre de voix si particulier. D'ailleurs, sur le titre suivant 'Hit The Switch', on se croirait dans un album remixé des Cure avec une ambiance de fête foraine assez indescriptible, surréaliste et surtout irrésistible. Il faut vraiment mériter ces morceaux et l'inaccessible 'I Believe In Symmetry' en est un bel exemple. 'Devil In The Details' démarre de la même façon mais rappelle soudainement Costello en plein milieu du refrain. Pourtant, dès la plage n°9, la pression retombe et on retrouve un univers moins sophistiqué à l'image de la pop classique de 'Light Pollution', de l'acoustique 'Theme To Pinata' ou des 5 minutes pleines de douceur d'Easy/Lucky/Free. Cette soudaine simplicité est désarmante et nous renvoie à nos chères études. Allez hop direction le premier morceau. Second départ.
Je vous laisse le lien où vous pouvez télécharger en toute légalité quelques titres :
http://www.saddle-creek.com/bands/brighteyes/

La sélection de killou : Gold Mine Gutted, Lua & Lover I Don't Have To Love